mardi 13 octobre 2009

Your child or the Dog ? - Votre enfant ou le chien ?

Question : Si vous êtes en faveur de l’abolition de l’utilisation des animaux comme des ressources pour les êtres humains, est-ce que vous ne vous souciez pas plus des animaux que de ces humains malades qui pourraient possiblement être guéris par la recherche sur des animaux?
 
Réponse : Non. Cette question est logiquement et moralement identique à celle de savoir si les personnes qui étaient en faveur de l’abolition de l’esclavage humain se souciaient moins du bien-être des Sudistes, qui risquaient de faire face à la faillite économique si l’esclavage devait être aboli, que de celui des esclaves. La question n’est pas de savoir de qui l’on se soucie le plus ou qui l’on valorise le plus; la question est de déterminer s’il est moralement justifiable de traiter des êtres sensibles − humains ou nonhumains − comme des commodités ou exclusivement comme des moyens, pour d’autres, d’atteindre leurs propres fins.
Par exemple, nous ne pensons généralement pas être autorisés à utiliser un être humain non consentant comme sujet d’expériences biomédicales même si, en utilisant des humains plutôt que des animaux lors de nos expérimentations, nous pourrions obtenir des données beaucoup plus fiables à propos des maladies humaines. L’application à un contexte humain de données issues de l’expérimentation animale − en prenant pour acquis que les données animales aient quelque pertinence − nécessite souvent de difficiles et toujours imprécises extrapolations. Nous pourrions éviter toutes ces difficultés en utilisant des humains, puisque nous éliminerions le besoin d’extrapoler. Mais nous refusons cette pratique parce que, même si plusieurs questions éthiques sont controversées, la plupart d’entre nous sommes d’accord pour écarter d’entrée de jeu la possibilité d’utiliser des humains non consentants comme sujets d’expérimentation scientifique. Or, personne ne suggère que nous nous soucions davantage de ceux que nous ne voulons pas soumettre de force à l’expérimentation que des autres, qui bénéficieraient de cette utilisation.


Source : Gary L. Francione, Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog?, (Philadelphie : Temple University Press, 2000).

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